Abdelkebir RABI (1944)

Né à Boulemane, Abdelkebir Rabii grandit dans une ambiance familiale chaleureuse, imprégnée de spiritualité et marquée par la rigueur de l’environnement rude et rocailleux des montagnes majestueuses de l’Atlas. Il développe une sensibilité fragile et solitaire qui favorise son penchant précoce pour la contemplation et à la méditation.
Il commence à dessiner très tôt. En 1961, il s’installe à Fès et suit les cours de l’Ecole normale pour devenir enseignant. Il y rencontre des peintres français en vogue, lit des ouvrages spécialisés et consulte les documents artistiques qu’il trouve dans les bibliothèques de la ville, et effectue des stages artistiques en France. Il fait alors ses premiers pas de peintre dans un style impressionniste et postimpressionniste. En 1968, l’historien d’art Bernard Dorival lui obtient une bourse d’études et l’invite à Paris pour y effectuer des séjours intermittents et l’introduit dans le milieu artistique. Sa première exposition personnelle a lieu la même année à Fès. En 1988, il enseigne à l’université Hassan II l’Art et l’Esthétique et ce jusqu’en 2002. Il contribue pleinement durant ces années avec Moulime Laroussi, critique d’art, à l’instauration d’un enseignement de l’esthétique et de l’art, qui s’appuie essentiellement sur une relation intime et féconde entre la réflexion philosophique et la pratique artistique. Il se retire de l’enseignement en 2003 pour se consacrer pleinement à la peinture. Son style figuratif des débuts s’achemine progressivement vers une peinture abstraite dans les années 1970. Depuis 1980, l’œuvre de Rabii occupe une place tout à fait originale dans la peinture marocaine. Il se livre à une minutieuse préparation du support par des strates successives d’enduits qu’il lisse et polit. Apparaissent de vigoureux traits noirs articulés entre eux et conquis sur un blanc initial. Ainsi lumière et ombre s’affrontent selon les expériences intimement mêlées de la vie spirituelle et de la création picturale. Cette spiritualité intense qui sous-tend l’œuvre lui donne amplitude et hauteur. Chaque tableau de Rabii résulte d’une méditation différente avec son rythme propre, il est donc un acte de foi, au sens fort de ces deux termes. Il est peintre, non pas de la matière, mais de la lumière, que captent ensemble les larges sillons noirs et la surface claire.


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Sans titre, 2008



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Sans titre, 1979



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