Jacques MAJORELLE (1886-1962)
Jacques
Majorelle est né à Nancy en 1886 ; il est le fils du célèbre ébéniste Louis
Majorelle, cofondateur de l’école de Nancy avec Émile Gallé. Il a ainsi
grandi dans un bel univers artistique, au milieu des dessinateurs, ébénistes et
marqueteurs des ateliers de son père, en plein mouvement de « l’Art Nouveau »
qui s’inspirait beaucoup, notamment, des formes existant dans la nature, et il
en gardera une grande sensibilité pour le règne végétal.
Après trois années d’études d’architecture, il décide de consacrer sa vie à sa première passion, la peinture, et sera formé à l’école des Beaux-arts de Nancy puis à l’Académie Julian de Paris. Des voyages en Bretagne, en Espagne et en Italie lui font par la suite découvrir le pouvoir de la lumière. Sa fascination pour le monde de l’Islam et sa culture viendra de sa découverte de l’Égypte en 1910 ; il y vécut presque quatre ans.
Après trois années d’études d’architecture, il décide de consacrer sa vie à sa première passion, la peinture, et sera formé à l’école des Beaux-arts de Nancy puis à l’Académie Julian de Paris. Des voyages en Bretagne, en Espagne et en Italie lui font par la suite découvrir le pouvoir de la lumière. Sa fascination pour le monde de l’Islam et sa culture viendra de sa découverte de l’Égypte en 1910 ; il y vécut presque quatre ans.
C’est en 1917
qu’il arrive au Maroc, invité par le Général Lyautey, proche ami de son père.
Il fuit rapidement le climat humide de Casablanca et s’en va découvrir
Marrakech, la ville-oasis dont les couleurs, la lumière et « les souks
éclaboussant de vie féconde et heureuse » l’envoûtent immédiatement. Il s’y
installe définitivement en 1919. Des
expositions en France comme au Maroc font connaître ses « premières visions
marocaines », « la vie, qui s’offrait à lui sous des couleurs inusitées », ses
grandes toiles sur la vie des villages avec leurs casbahs aux sobres formes
géométriques stylisées, « rehaussées de métaux », or et argent, en un procédé
nouveau qui vient « renouveler l’art », sa « peinture, à la fois exotique et
documentaire » ; plus tard ses nus noirs, réalisés à partir de 1930, avant de
revenir aux sujets marocains avec une technique et une inspiration transformées
pour des compositions réalistes et désormais un « art soucieux de l’humain ».
En 1923,
Jacques Majorelle achète un terrain d’environ 1,6 hectares, situé à la limite
de la palmeraie de Marrakech. L’endroit est planté en partie de peupliers qui
révèlent la présence d’eau et suggèreront à l’artiste le nom de sa nouvelle
propriété, Bou Saf Saf. Avant
d’agrandir son domaine, jusqu’à près de 4 hectares, en achetant d’autres
parcelles, il y fait construire une maison au style mauresque sobre, puis des
ateliers logés dans une autre bâtisse de style berbère avec sa haute tour en
pisé, le Borj. En même temps que sa peinture, il s’y lance dans l’art
décoratif, en faisant réaliser des pièces d’artisanat, maroquinerie fine ou
menuiserie et meubles en bois peints ; le plafond d’un restaurant de la
Mamounia, aux motifs inspirés de l’art berbère, est ainsi son œuvre. Il compose
aussi des affiches de tourisme qui promeuvent la destination Maroc. Autour de sa
demeure, Jacques Majorelle, passionné de botanique, va créer un jardin
luxuriant qui sera son tableau le plus éclatant. Pendant près de quarante ans,
il continuera à l’enrichir de nouvelles variétés de plantes venues des cinq
continents pour en faire « une cathédrale de formes et de couleurs », « un
jardin impressionniste ». Ce lieu magique
est aussi un « jardin ogre vorace ».
Après deux accidents graves, Jacques
Majorelle est évacué en France, où il s’éteint à Paris en octobre 1962, sans
avoir revu Marrakech. Il repose à Nancy, au côté de son père.
![]() |
Ighiln'oro le Mellah, 1922 |
![]() |
Mina marchande de piments, 1918 |
![]() |
Dans la Casbah |
![]() |
Souk al Khemis |
![]() |
Souk couvert, 1950 |